DES JOURS ET DES NUITS

J’ai tenté de décrire les mues successives de l’être qui a pris forme humaine en la personne que je fus, me rendant ainsi plus spectateur qu’acteur. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit de moi. « Je » serait-il un autre sous diverses apparences au cours de ces pérégrinations d’un vieil enfant se penchant sur le passé, il change ainsi mais demeure.
Le moi est insaisissable par essence puisque lui-même court perpétuellement à sa recherche jusqu’à se perdre dans l’éther sans avoir jamais vraiment su pourquoi il est venu sur terre.
La conscience de n’être qu’une poussière d’étoile dans un univers infini confère un statut de noble grandeur à la certitude de n’exister qu’un bref instant sur l’horloge cosmique.